addiction
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S : INSERM – https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/addictions (consulté le 29.06.2020) ; MILD&CA – https://www.drogues.gouv.fr/comprendre/l-essentiel-sur-les-addictions/qu-est-ce-qu-une-addiction (consulté le 29.06.2020).

N : 1. XXe siècle. Emprunté de l’anglais addiction, de même sens, lui-même dérivé du latin addictus, « qui s’adonne à ».
PSYCHOPATHOLOGIE. État de dépendance à l’égard d’une drogue, d’un produit nocif et, par extension, d’une activité dont la pratique à l’excès est nuisible. Addiction à la cocaïne, à l’héroïne. Une addiction à l’alcool. Addiction aux jeux de hasard, aux jeux vidéo.
Du latin addicere : adjuger, condamner ; l’addictio est une sentence du prêteur condamnant le débiteur à devenir l’esclave du créancier ; addictus : esclave pour dette
2. État pathologique de dépendance chronique caractérisé par la compulsion à consommer une substance psycho-active (addiction pharmacologique) ou répéter un comportement (addiction comportementale) malgré les conséquences néfastes sans que la volonté du sujet puisse s’y opposer.
3. L’entrave d’accès à la substance ou au comportement est source d’un état émotionnel désagréable (tension, irritabilité). Le réseau neuronal dopaminergique dit de récompense, à l’origine de plaisir chez l’individu normal devient dysfonctionnel chez le sujet dépendant.
4. Les critères diagnostiques de l’addiction désormais reconnue maladie chronique sont :
– le désir compulsif à consommer le produit ou à répéter un comportement,
– la sensation croissante de tension précédant le passage à l’acte,
– le soulagement ou le plaisir durant la consommation ou la réalisation du comportement,
– les tentatives répétées pour réduire ou cesser la consommation ou le comportement,
– le phénomène de tolérance (ou accoutumance) aux effets du produit ou du comportement,
– les signes de sevrage (ou de manque) lors de la diminution ou de l’arrêt de la consommation ou du comportement,
– la poursuite de la consommation ou du comportement malgré les effets néfastes.
5. Les conséquences de l’addiction peuvent être individuelles (réduction pour l’intérêt porté à ce qui ne concerne pas l’addiction et à ce qui altère la santé), familiales ou sociales (perte d’emploi, ennuis financiers ou judiciaires).
6. Le potentiel addictogène est variable selon la substance : fort pour le tabac ou l’héroïne, faible pour le cannabis.
7. De nombreuses comorbidités psychiatriques ont été identifiées : troubles schizophréniques, dépressifs, anxieux et troubles de la personnalité.
8. Les études familiales indiquent une héritabilité variant de 30 à 60 %. Les caractéristiques génétiques déterminant cette vulnérabilité ne sont pas identifiées. Cela n’exclut pas le poids des facteurs environnementaux.
9. dépendance : État caractérisé par le besoin compulsif et chronique de consommer une substance psychoactive ou de répéter un comportement. Synonyme : assuétude.
L’emprunt intégral à l’anglais addiction, surtout en usage en Europe francophone, ne s’inscrit pas dans la norme sociolinguistique du français au Québec, étant notamment critiqué dans les principaux ouvrages de référence québécois.
10. En anglais, on établit parfois une distinction entre la dépendance physique (dependence), caractérisée par l’apparition du syndrome de sevrage lors de l’arrêt de la consommation d’une substance psychoactive, par exemple un antidépresseur, et la dépendance pathologique (addiction), qui peut être autant physique que psychique, caractérisée par un besoin compulsif de consommer une substance psychoactive malgré les effets nocifs qu’elle engendre.
11. Les nom et adjectif empruntés de l’anglais, addiction et addictif, qui appartiennent à la langue de la psychopathologie sont maintenant entrés dans l’usage. Il convient de ne pas ajouter à cette série l’adjectif addict, que l’on emploierait pour qualifier une personne dépendante à l’égard d’une drogue ou d’un produit nuisible : il est addict au cannabis, au tabac, ou, par exagération, une personne qui aimerait passionnément telle ou telle chose : le cinéma de Fellini, il en est complètement addict.

On dit On ne dit pas
Il est dépendant de l’alcool Il est addict à l’alcool
Il ne peut se passer de café Il est addict au café

S : 1. DAF – https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9_0151 (consulté le 29.06.2020) ; DAM – http://dictionnaire.academie-medecine.fr/index.php?q=addiction (consulté le 29.06.2020). 2 à 8. DAM – http://dictionnaire.academie-medecine.fr/index.php?q=addiction (consulté le 29.06.2020). 9 et 10. GDT – http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=17033138 (consulté le 29.06.2020). 11. DAF – https://www.dictionnaire-academie.fr/article/DNP0884 (consulté le 29.06.2020).

SYN : accoutumance, assuétude (déconseillé). (en fonction du contexte)

S : TERMIUM PLUS – https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-eng.html?lang=eng&i=1&srchtxt=addiction&codom2nd_wet=1#resultrecs (consulté le 29.06.2020) ; DAM – http://dictionnaire.academie-medecine.fr/index.php?q=addiction (consulté le 29.06.2020).

RC : alcool, amphétamine, caféine, cannabis, cocaïne, cyberaddiction, fentanyl, héroïne, LSD, méthylènedioxyméthamphétamine, morphine, nicotine, opium, tabac, tabagisme, toxicomanie.