déportation
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CG : nf

S : LAPRESSE.CA – https://cutt.ly/PWmw4 (consulté le 17.02.2017) ; RésInt – https://refr.ca/ocjgl (consulté le 17.02.2017).

N : 1. XVe siècle, au sens de « bannissement ». Emprunté du latin deportatio, « charroi, transport », en latin classique, et « déportation, exil », en bas latin juridique.

  1. DROIT PÉNAL. Anciennt. Peine perpétuelle, afflictive et infamante, qui consistait en une résidence forcée dans un lieu déterminé en dehors du territoire continental. Être condamné à la déportation. La déportation en Guyane. La déportation entraînait la mort civile. La déportation a été remplacée en 1960 par la détention criminelle.
  2. Transfert de certaines catégories de la population d’un pays hors de leur patrie. L’Ancien Testament relate la déportation des Juifs à Babylone.
  3. Transfert et internement dans un camp de concentration ou d’extermination. La déportation en Sibérie. La déportation fut systématiquement pratiquée par les nazis. Mourir en déportation.

2. Déportation est remplacé dans le Code pénal par détention criminelle à perpétuité (cf. art. 8).
L’Ac. 1798-1878 et les dict. du XIXe siècle. mentionnent la peine de la déportation telle qu’elle était appliquée dans l’ancienne Rome.
3. La déportation organisée depuis la France par les nazis a recouvert de multiples situations regroupées sous un même terme générique.
Ce terme de déportation se définit originellement comme « une peine consistant en un exil forcé dans un lieu déterminé ». Son sens contemporain est forgé à partir de 1942 pour rendre compte d’un « internement dans un camp de concentration situé à l’étranger » par les Allemands.
4. Le gouvernement de Vichy a instauré dès le 3 octobre 1940 le premier statut des Juifs. Des camps dont certains, auparavant, avaient vu se succéder des réfugiés espagnols fuyant la guerre civile où des communistes, sont utilisés pour parquer les Juifs raflés : Gurs, Le Vernet, Les Milles, Rivesaltes en zone sud , Pithiviers, Beaune-la-Rolande en zone nord. De ces camps vont partir les convois ferrés vers celui de Drancy, devenu le principal lieu de transit avant l’expédition en camp de déportation.
5. En fonction du contexte, l’équivalent en français peut correspondre à « expulsion ».

  • Le terme anglais deportation ne se traduit pas par « déportation », terme qui signifie : « internement dans un camp de concentration à l’étranger » ou « transport définitif d’un condamné hors du territoire » (peine politique afflictive et infamante).

6. Il y a lieu de comparer les emplois de chacun des termes de la série synonymique «~hs~bannir~hs~», «~hs~déporter~hs~», «~hs~exiler~hs~», «~hs~expatrier~hs~», «~hs~expulser~hs~», «~hs~extrader~hs~». Les nuances sont parfois importantes; par exemple : « Je considère que l’extradition tient beaucoup plus de l’application du droit criminel interne que la déportation. Elle ne constitue pas à proprement parler un bannissement de nos frontières comme c’est le cas de la déportation. »
7. Cooccurrences :

  • la tragédie de la déportation.
  • déportation simple, à vie.
  • être condamné(e) à la déportation ; ordonner, subir la déportation.

8. Interrelation culturelle : Nous pouvons mentionner le film Nuit et brouillard réalisé par Alain Resnais en 1955.

S : 1. DAF – https://urlz.fr/8zkp (consulté le 17.02.2017). 2. CNRTL – https://refr.ca/z6axu (consulté le 4.03.2017). 3 et 4. ChemMém – http://vu.fr/BxJ (consulté le 17.02.2017). 5. TERMIUM PLUS – https://lc.cx/JMpY (consulté le 17.02.2017) ; FCB. 6. JURIDICT – https://lc.cx/JPR8 (consulté le 4.03.2017). 7. CNRTL – https://urlz.fr/8zkA (consulté le 4.03.2017). 8. France Inter – https://urlz.fr/8zkD (consulté le 5.01.2019).

SYN :
S :

RC : asile, banni, -ie, bannissement, déporté, -ée, droit humanitaire international, expulsion, extradition, rapatriement, retour.