dos mouillés
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CG : nmpl

S : LMD – https://urlz.fr/8JhN (consulté le 22.03.2014) ; LesTransf – https://urlz.fr/8JhP (consulté le 22.03.2014).

N : 1. « Dos Mouillés » : Terme péjoratif employé pour désigner les Mexicains entrés clandestinement dans le territoire américain en traversant à la nage le Rio Grande/El Norte.
2. bracero : Terme, d’origine espagnole, désignant le manœuvre, l’homme qui travaille de ses bras. Ouvriers agricoles mexicains légalement admis aux États-Unis entre 1942 et 1964, et engagés sur la base de contrats temporaires, les braceros constituent, par leur mouvement, un phénomène social de migration pour raison économique, comparable à celui que connaissent depuis 1950 les pays européens avec l’entrée – clandestine pour une part, administrativement établie pour une autre – de migrants, notamment maghrébins et africains. Dans le vocabulaire du Mexique contemporain, le terme désigne d’emblée celui qui émigre aux États-Unis pour y être ouvrier agricole – parfois même en usine – avec un caractère de semi-clandestinité ; dans le vocabulaire populaire des États de l’Ouest américain, on les désigne sous le sobriquet de « dos mouillés » (wetbacks) car nombre d’entre eux sont passés aux États-Unis en traversant à la nage le Rio Grande qui fait frontière. Le programme fut lancé par les gouvernements américain et mexicain pour répondre à la demande de main-d’œuvre des exploitants agricoles du Sud-Ouest américain dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Mexico y voyait, pour sa part, un moyen de faire face à la pression démographique sur les terres et sur l’emploi. Les deux gouvernements, pour la première fois, s’engageaient à encadrer et à contrôler non seulement la migration, mais aussi l’embauche, les salaires et les conditions de vie des ouvriers. En 1964, la dernière année où le programme était en vigueur, on enregistrait officiellement 180 000 braceros aux États-Unis ; mais plus de quatre millions de Mexicains seraient en fait entrés aux États-Unis entre 1942 et 1964. Ces flux migratoires ont provoqué une profonde transformation des régions frontalières, et la fin du programme a engendré des difficultés conjoncturelles (chômage, violence, trafics et réseaux de passeurs, etc.), notamment dans les villes, telles Ciudad Juárez et Tijuana. Les gouvernements ont tenté d’y répondre en favorisant l’implantation des maquiladoras (usines d’assemblage) qui utilisent et fixent la main-d’œuvre locale peu coûteuse dans les villes-frontières mexicaines. Mais les migrations − de plus en plus clandestines et dangereuses − vers les États-Unis n’ont pas pour autant diminué ; le migrant mexicain n’est plus aujourd’hui un ouvrier agricole mais un travailleur urbain qui peuple les banlieues des grandes villes américaines.

S : 1. OPENEDITION – https://urlz.fr/8JhR (consulté le 22.03.2014). 2. EU – https://urlz.fr/8JhH (consulté le 22.03.2014).

SYN :
S :

RC : embarcation de fortune, émigrant, -ante, immigrant, -ante, immigration, réfugié, -ée, réfugiés de la mer.