CG : nf
S : CAL – https://calenda.org/201174?lang=es (consulté le 4.02.2021) ; LIN – https://www.linternaute.fr/actualite/guide-vie-quotidienne/2489515-transmission-du-covid-les-enfants-beaucoup-plus-contagieux-selon-une-nouvelle-etude/#contamination (consulté le 4.02.2021).
N : 1. XIVe siècle. Emprunté du latin contagio, « contact, contagion, contamination », de contingere, « toucher ».
– PATHOLOGIE. En parlant d’une maladie microbienne, virale ou parasitaire, le fait de se transmettre, de se propager, par un contact direct ou indirect. PSYCHIATRIE. Contagion mentale, transmission directe d’états et de troubles psychiques.
– Transmission d’une attitude, d’un comportement, d’un sentiment condamnable. Par extension. Facilité avec laquelle un comportement est imité.
2. Contagion : Transmission d’un agent infectieux et le cas échéant de la maladie correspondante, depuis un sujet contaminé vers un individu sain, par contact direct ou indirect.
La contagion peut se faire :
– par voie aérienne par la respiration (aérosols) ou par projection d’une personne à l’autre de gouttelettes de salive au cours de la parole ou de la toux (tuberculose, grippe….)
– par voie digestive, par ingestion de boissons ou aliments souillés (typhoïde, poliomyélite…)
– par contact direct sur la peau (souillures manuportées, dépôt de poussière…)
– par contact direct sur les muqueuses (maladies sexuellement transmissibles).
La prévention repose sur la suppression de la cause : stérilisation, protection contre les poussières, port de masque et de gants, lavage des mains, mise en quarantaine des sujets suspects de maladie contagieuse.
L’usage du mot peut être étendu à la transmission de troubles mentaux ou du comportement.
3. Contamination : Atteinte d’un organisme vivant ou souillure d’un objet (sol, eau, air) par un micro-organisme pathogène (parasite, bactérie, virus). par un agent radioactif, un polluant, un pesticide, un métal.
La contamination peut se faire :
– par voie aérienne par la respiration (aérosols) ou par projection, d’une personne à l’autre, de gouttelettes de salive au cours de la parole ou de la toux (ex. tuberculose, grippe) ;
– par voie digestive, grâce à des boissons ou aliments souillés (ex. typhoïde, poliomyélite) ;
– par contact direct sur la peau (ex. souillures manu-portées) ou par dépôt de poussière ;
– par contact direct sur les muqueuses (p. ex. maladies sexuellement transmissibles).
A titre d’exemples : la contamination de l’eau du robinet par les tuyauteries en plomb est responsable de saturnisme ; la mort des poissons peut être rapportée à la contamination de la rivière par les rejets industriels en amont ; l’accident de Tchernobyl est responsable de la contamination radioactive des sols ; le réchauffement des eaux marines favorise la contamination des huîtres par des bactéries et virus pathogènes.
La prévention primaire (suppression de la cause) repose sur la stérilisation, la protection contre les poussières, le port de masque et de gants par le personnel soignant et, s’il y a lieu, la mise en quarantaine des sujets suspects de maladie contagieuse.
La prévention secondaire (élimination de la souillure) repose sur les mesures de décontamination (ex. lavage pour éliminer les poussières radioactives, lavage des mains avec des solutions antiseptiques, etc.).
Ces mesures sont nécessaires pour réduire la contagion nosocomiale et éviter la dispersion des maladies.
La prévention tertiaire (en cas de contamination avérée) implique un traitement immédiat (ex. sérothérapie antitétanique après une blessure souillée).
Contamination n’est pas synonyme de contagion.
4. Infection : Désigne d’une part, la pénétration et le développement dans un être vivant, de micro-organismes (bactéries, virus, champignons) qui provoquent des lésions en se multipliant et éventuellement en sécrétant des toxines ou en se propageant par voie sanguine et d’autre part, le résultat de cette pénétration caractérisé par une réponse inflammatoire, au moins locale.
Sa présence dans le sang est qualifiée de septis (bactériémie, virémie, fongémie selon la nature du germe).
Le processus infectieux procède de deux mécanismes différents : l’un spécifique, directement en rapport avec l’agent infectieux, sa localisation et sa dissémination, il nécessite un traitement antiinfectieux, l’autre non-spécifique, en rapport avec la réaction de défense de l’organisme (réaction inflammatoire) qui dépend de médiateurs lipidiques et protidiques mis en jeu par des cellules spécifiques (macrophages, épithéliums, etc.). Les deux mécanismes, infectieux et inflammatoire, associés initialement peuvent ensuite évoluer séparément. Notamment la réponse inflammatoire non spécifique peut se poursuivre alors que l’infection est éliminée (on ne retrouve une septicémie que dans 30 à 60% des états septiques graves), c’est pourquoi l’on décrit un «état septique non septicémique» ou «syndrome de réponse inflammatoire généralisée»
Une infection est dite latente quand elle ne se manifeste par aucun symptôme. Une infection est souvent contagieuse.
Ce mot employé aussi pour désigner une grande puanteur, signifie ailleurs au figuré, corruption en raison de l’altération produite dans un corps.
5. Contagion et contamination : Il est intéressant de noter que les deux termes ont la même racine latine renvoyant au sens du toucher (contagion = cum tactus et contaminare = cum tangere). On constate cependant une asymétrie dans les adjectifs dérivés de ces substantifs : on peut être contaminé (en ce cas on est passif et patient), et non « contamineux » ; en revanche on est contagieux, le rire est contagieux. On peut décider de contaminer quelqu’un, mais non d’être contagieux. Le dédoublement des substantifs, contagion et contamination, est aussi riche d’enseignements. D’une part la contamination décrit le changement qui s’opère dans le patient qui subit la contagion, alors que l’individu contagieux peut ne contaminer personne. D’autre part on parle de la contamination de x par y, et non de contagion de x par y : grammaticalement la contamination prend en compte dans son processus des agents et des patients, à la différence de la contagion, qui décrit un processus de manière impersonnelle.
6. Cooccurrences ou collocations (catégories : substantif + adjectif / verbe + substantif) : (in)directe, (non) maîtrisée.
Éviter la contagion ; échapper, être réfractaire/sujet, résister, s’exposer à la contagion ; lutter, se prémunir contre la contagion ; se protéger de la contagion ; être atteint/emporté par la contagion ; être à l’abri de la contagion. La contagion gagne, menace, se communique, se répand, s’étend.
7. Interrelation culturelle : Nous pouvons mentionner le roman Contagion (1996) de Robin Cook et le film Contagion (2011) réalisé par Steven Soderbergh.
S : 1. DAF – https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9C3800 (consulté le 4.02.2021). 2. DAM – https://dictionnaire.academie-medecine.fr/index.php?q=contagion ; https://dictionnaire.academie-medecine.fr/index.php?q=contamination (consulté le 4.02.2021) ; GDT – http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=8352423 (consulté le 4.02.2021) ; TERMIUM PLUS – https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-eng.html?lang=eng&i=1&srchtxt=CONTAGION&codom2nd_wet=1#resultrecs (consulté le 4.02.2021). 3 et 4. DAM – https://dictionnaire.academie-medecine.fr/index.php?q=contamination ; https://dictionnaire.academie-medecine.fr/index.php?q=infection (consulté le 4.02.2021). 5. CAL – https://calenda.org/201174?lang=es (consulté le 4.02.2021). 6. DC – http://www.btb.termiumplus.gc.ca/cooc-srch?lang=fra&srchtxt=contagion&i=1&cur=1&nmbr=1&comencsrch.x=9&comencsrch.y=10 (consulté le 22.05.2015). 7. http://www.livredepoche.com/contagion-robin-cook-9782253170822 (consulté le 19.01.2016) ; http://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/11/08/contagion-une-mise-en-scene-sobre-et-froide-pour-glacer-le-sang_1600545_3476.html (consulté le 19.01.2016).
SYN :
S :
RC : confinement, infection, infestation, maladie, maladie transmissible.