CG : nf
S : http://mdph77.fr/library/aphasie (consulté le 31.10.2015) ; http://aphasie.fr/DP-09-2010.pdf (consulté le 30.10.2015).
N : 1. XIXe siècle. Emprunté du grec αφασία (aphasia), composé du préfixe a-, privatif, et phasis, « parole ».
Ensemble des troubles du langage d’origine cérébrale, les organes d’émission et de réception restant intacts. L’aphasie peut altérer l’expression ou la compréhension du langage, parlé ou écrit.
En 1826, le phénomène est dénommé perte de la parole par Bouillaud.
2. Du grec aphasia : impuissance à parler.
A. Trousseau, interniste français, membre de l’Académie de médecine (1864).
3. Trouble acquis du langage secondaire à une lésion cérébrale habituellement de l’hémisphère gauche.
4. L’aphasie doit être distinguée de la dysarthrie, atteinte acquise de la composante motrice de la parole, de la dysphasie, atteinte du langage conséquence d’une anomalie du développement, des troubles du langage secondaires à une altération globale du fonctionnement cérébral (confusion, démence) et des troubles du discours traduisant une altération de la pensée (paralangage schizophrénique).
5. Les aphasies sont classiquement distinguées en « motrices » et « sensorielles » selon que l’atteinte du langage prédomine, respectivement, sur l’émission ou la réception. De façon plus pratique, elles sont habituellement classées en « aphasies réduites » (ou « non fluentes »), où le langage est quantativement et qualitativement réduit, et en « aphasies fluentes », où le langage est atteint surtout qualitativement.
6. La taxinomie « classique » des aphasies reconnait une pléthore de syndromes aphasiques, définis tantôt sur des critères anatomocliniques, tantôt sur des mécanismes linguistiques supposés. Toutefois, l’approche contemporaine est critique vis-à-vis de ces classifications du fait de la variabilité de leur efficacité en clinique (de 15 à 40% des aphasies seraient « inclassables ») et de leur pertinence anatomoclinique.
7. Le terme aphémie est utilisé dans certains contextes. Le terme aphasie a été substitué par Trousseau (1865) à celui d’aphémie qui avait été proposé d’abord par Broca (1861) pour désigner « la perte du langage articulé en l’absence de lésions des nerfs et des organes d’exécution concourant à cette articulation ». Dans son acception française, le terme exclut les troubles de l’ontogenèse du langage et n’englobe donc que certains troubles du langage acquis et liés à la présence d’une lésion cérébrale circonscrite ou focale qui vient désorganiser le langage, jusque-là normal, d’un adulte qui a atteint depuis longtemps sa maturité cérébrale, sa spécialisation fonctionnelle et qui a acquis le langage.
8. Le terme dysphasie est déconseillé.
Étymologiquement, les préfixations en a- et en dys- signalent une opposition entre une aphasie acquise et une aphasie d’évolution comme le sont l’aphasie (« troubles acquis du langage résultant d’une lésion cérébrale ») et la dysphasie (« troubles d’acquisition du langage chez l’enfant »).
Par analogie, ce même sens d’opposition se retrouve dans les paires de termes suivants : ‘alexie/dyslexie’ (« troubles de la lecture ») ‘agraphie/dysgraphie’ (« troubles de l’écriture ») ‘acalculie/dyscalculie’ (« troubles du calcul »).
9. Interrelation culturelle : Nous pouvons citer, entre autres, le roman Les anneaux de Bicêtre (1962) de Georges Simenon (1903-1989) et le film documentaire Je suis réalisé par Emmanuel Finkiel en 2012.
S : 1. DAF (consulté le 31.10.2015) ; CNRTL – http://www.cnrtl.fr/lexicographie/aphasie (consulté le 30.10.2015). 2. DAM – http://dictionnaire.academie-medecine.fr/?q=aphasie (consulté le 31.10.2015). 7 et 8. GDT (consulté le 30.10.2015). 9. http://www.aphasie-avc.fr/film-documentaire-je-suis/ (consulté le 31.10.2015) ; http://pauledel.blog.lemonde.fr/2015/10/11/simenon-une-chambre-a-bicetre/ (consulté le 7.05.2016).
SYN :
S :
RC : anarthrie, aphasie de Broca, aphonie, dysphasie, dysphonie.