maladie de Minamata
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CG : nf

S : OMS – https://cutt.ly/suH8ng (consulté le 31.05.2019) ; FS – https://cutt.ly/3uH4lT (consulté le 31.05.2019).

N : 1. – maladie (nf) : XIIe siècle. Dérivé de malade (Xe siècle, malabde. Emprunté du latin male habitus, « qui est en mauvais état, malade »).

– de (prép) : IXe siècle. Du latin classique de, préposition qui marquait la séparation, l’éloignement, l’union, l’association, la partition, la conséquence, l’origine, et qui a servi, dès la période classique, dans la langue familière, à renforcer les formes d’ablatif, puis a concurrencé, en bas latin, le génitif partitif et de possession.

– Minamata (np) : Localité japonaise, lieu de description de l’affection (1956).

2. Intoxication collective caractérisée par des manifestations d’hydrargyrie secondaires à l’accumulation du méthyl de mercure absorbé avec l’alimentation comportant une grande quantité de poissons et de fruits de mer contaminés (H. Hosokawa, (1959)).

3. Elle se traduit surtout par une association de paresthésies et dysesthésies diffuses et douloureuses, d’une réduction du champ visuel, d’une ataxie d’origine cérébelleuse et de signes pyramidaux. D’autres atteintes du système nerveux central sont fréquentes (désordres mentaux, tremblements, troubles de la déglutition et de la parole). Les femmes enceintes (accouchement de mort-nés, enfants porteurs de malformations cérébrales) et les enfants en bas âge sont les plus menacés. La contamination provient de déchets industriels rejetés dans la mer, riches en mercure transformé en méthylmercure par les bactéries des sédiments marins ou fluviaux et incorporés dans la chaîne alimentaire. Les poissons en cause sont les prédateurs carnivores : thon, espadon, requin, daurades et les mammifères marins ; certaines rivières peuvent être polluées. Les premiers cas ont été constatés près de la ville côtière japonaise de Minamata en 1953 et la responsabilité de la pollution a été reconnue en 1959, mais officiellement admise seulement en 1965.
Outre les manifestations classiques de l’hydrargyrie, cette intoxication a été à l’origine de leucémies (T. Yorifuji, médecins japonais (2007)).

4. Intoxication au mercure observée, dès 1956, dans la ville de Minamata (petit port japonais de la côte ouest de l’île de Kyūshū), d’abord chez les chats, puis chez les pêcheurs et leur famille qui ont consommé du poisson ou des coquillages. Cette intoxication — qui , au début du XXIe siècle, selon les statistiques gouvernementales, avait fait 2 265 victimes officielles dont 1 784 étaient mortes — est la conséquence de la pollution de la mer par le méthylmercure déversé de 1932 à 1968 dans la baie de Minamata par les usines chimiques de la société Shin Nippon Chisso, qui fut condamnée, après une longue procédure, à indemniser les plaignants. Les faits, les causes, ainsi que les conséquences humaines, économiques et sociales de cette catastrophe ont été décrits et analysés par Noriaki Tsuchimoto dans le film Minamata, qu’il a réalisé en 1971.

5. Le méthylmercure, ingéré par les poissons et les coquillages, va se concentrer dans les tissus de ces animaux. C’est l’absorption par l’organisme humain de ce toxique qui provoque, à la longue, des troubles du système nerveux. Le tableau clinique est celui d’une encéphalopathie diffuse avec atteinte du cervelet ; il se compose des symptômes suivants : troubles mentaux, difficultés d’élocution, ataxie, paralysie, convulsions, réduction du champ visuel, difficultés de l’audition et, dans les cas les plus graves, coma convulsif éventuellement suivi de mort. Le traitement est limité. Cette intoxication peut laisser des séquelles nerveuses considérables : séquelles psychomotrices (paralysies multiples) et troubles mentaux.

S : 1. DAF – https://cutt.ly/VuJee9 ; https://cutt.ly/0uJenx (consulté le 31.05.2019) ; DAM – https://cutt.ly/HuH5zT (consulté le 31.05.2019). 2 et 3. DAM – https://cutt.ly/HuH5zT (consulté le 31.05.2019). 4 et 5. EU – https://cutt.ly/GuH8XF (consulté le 31.05.2019).

SYN :
S :

RC : ataxie, cécité, hydrargyrisme, mercure, poisson.