CG : nf
S : CNRS – https://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbiodiv/index.php?pid=decouv_chapC_p3_c&zoom_id=zoom_c1_4&savoir_id=savoir_c1_z4_1 (consulté le 28.12.2023) ; Franceculture – https://www.radiofrance.fr/franceculture/la-quinine-au-coeur-des-rapports-coloniaux-8699661(consulté le 28.12.2023).
N : 1. XIXe siècle. Dérivé de l’espagnol quina, forme abrégée de quinquina.
Terme forgé en 1820 (Ann. chim. et phys.,t. 15, p. 348). Attesté depuis 1682 (La Fontaine, Poëme du quinquina dans Œuvres, éd. H. Régnier, t. 6, p. 339), issu par abréviation de quinquina ; suffixe -ine.
2. Alcaloïde naturel extrait de l’écorce d’un arbre indigène des forêts tropicales d’Amérique du Sud, secondairement cultivé en Indonésie et en Malaisie, le « quinquina » (Cinchona ledgeriana).
Le plus ancien des antipaludiques, la quinine demeure l’un des médicaments les plus actifs pour le traitement parentéral du paludisme, en particulier du neuropaludisme. On utilise généralement des sels de quinine (chlorhydrate, formiate, etc.) L’absorption est très rapide et la concentration sanguine maximale est rapidement atteinte, mais la demi-vie est brève, ce qui oblige à répéter les doses. Souvent réalisées en Afrique dans de mauvaises conditions, les injections intramusculaires de sels de quinine sont la cause fréquente de divers accidents qui ont récemment conduit à proposer une administration par voie intrarectale. La quinine et ses dérivés sont actifs sur les formes plasmodiales endoérythrocytaires (schizonticides), sans action sur les gamétocytes ou sur les formes intrahépatiques. Le mécanisme d’action est complexe et se situe à différents niveaux, ce qui explique la lente apparition des premières résistances. Jadis utilisée en chimioprophylaxie, la quinine a été, en cas de prises irrégulières, à l’origine d’une complication grave, la fièvre bilieuse hémoglobinurique.
3. La quinine c’est l’alcaloïde principal de l’écorce de quinquina, C20H24O2N2. Substance blanche, inodore, de saveur très amère, très peu soluble dans l’eau froide et plus soluble dans l’eau chaude, l’alcool et l’éther. Ingérée à petites doses, elle stimule le système nerveux et ralentit le pouls ; à plus fortes doses, elle congestionne le cerveau, diminue l’excitabilité réflexe de la moelle épinière et abaisse la température des malades fébriles. Sa principale application c’est thérapeutique, étant le traitement du paludisme, dont elle est le médicament spécifique. Elle est aussi utilisée comme antipyrétique, et contre les crampes musculaires. Elle est employée uniquement sous forme de sels : chlorhydrate, sulfate, etc., benzoate et gluconate.
4. La quinine est également utilisée à très faible dose (moins de 100 mg/l) dans diverses boissons, portant généralement la mention « tonic », pour son goût amer, ses propriétés tonifiantes… et sa fluorescence du plus bel effet sous l’éclairage ultraviolet de certains clubs.
5. Rapportée en Europe sous l’appellation de « poudre de jésuite », elle fut analysée par les deux pharmaciens français Pierre Joseph Pelletier et Joseph Caventou en 1820, qui en ont extrait une molécule, la quinine, encore utilisée de nos jours. Efficace pour empêcher la reproduction du Plasmodium (parasite unicellulaire responsable du paludisme), elle peut cependant se montrer toxique pour le système nerveux. La pharmacologie moderne a donc développé des analogues moins toxiques, comme la chloroquine, qui a connu un regain d’intérêt lors de la crise du coronavirus SARS-CoV-2 en tant qu’antiviral potentiel.
6. Ne pas confondre avec la quinidine ou la kinine. La quinidine est un isomère dextrogyre de la quinine, chef de file des anti-arythmisants. Kinine c’est le nom de chacun des polypeptides hypotenseurs formés par protéolyse d’une protéine plasmatique dite kininogène, médiateurs sériques de l’inflammation.
7. Interrelation culturelle. On peut mentionner la mini-série de TF1 de 2005 intitulée L’empire du Tigre, avec Bernard Giraudeau.
S : 1. LAR – https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/quinine/65726 (consulté le 28.12.2023) ; CNRTL – https://www.cnrtl.fr/etymologie/quinine (consulté le 28.12.2023) ; DAF – https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9Q0256 (consulté le 10.01.2024). 2. DAM – https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=quinine (consulté le 11.01.2024). 3. TV5M – https://langue-francaise.tv5monde.com/decouvrir/dictionnaire/q/quinine (consulté le 28.12.2023). 4 et 5. MNHN – https://www.mnhn.fr/fr/quinine (consulté le 28.12.2023). 6. GDT – https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/17487831/quinidine (consulté le 28.12.2023) ; GDT – https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/26553293/kinine (consulté le 28.12.2023). 7. ALLOCINE – https://www.allocine.fr/series/ficheserie_gen_cserie=702.html (consulté le 28.12.2023).
SYN :
S :
RC : alcaloïde, artémisinine, chloroquine, fièvre, paludisme, plasmode, protozoaire, protozoose.