CG : nm
S : Franceinfo – http://www.francetvinfo.fr/monde/asie/des-chercheurs-s-interessent-aux-kamikazes-de-la-seconde-guerre-mondiale_828433.html (consulté le 15.11.2015) ; Le Soir – http://www.lesoir.be/867721/article/actualite/fil-info/fil-info-monde/2015-05-03/seconde-guerre-mondiale-un-millier-japonais-prient-pour-ex-pilotes-k (consulté le 15.11.2015).
N : 1. XXe siècle. Mot japonais, de même sens, composé à l’aide de kami, « seigneur, divinité », et kaze, « vent, typhon ».
- À la fin de la Seconde Guerre mondiale, avion japonais chargé d’explosifs, piloté par un volontaire qui acceptait de perdre la vie en se jetant avec son engin contre un navire ou un objectif ennemi ; le pilote lui-même.
Par anal. Se dit d’une personne acceptant délibérément de se sacrifier pour l’accomplissement d’une mission ou, par affaibl., d’une personne qui s’expose volontairement à de très grands risques.
P. anal. Celui, celle qui s’expose à de grands risques. Les Israéliens attaquent en kamikazes et sèment la mort, le désordre, la défaite, après avoir parcouru 400 kilomètres de désert et d’empoignade, sans sommeil depuis soixante-douze heures (J.-F. Heldds Le Nouvel Observateur, 3 janv. 1968, p. 30, col. 2).
2. Suite à l’unification de leurs tribus par GENGIS KHAN, au début du XIIIe siècle, les Mongols, cavaliers nomades des steppes asiatiques, ont créé un vaste empire s’étendant de la Corée et la Chine jusqu’aux portes de l’Europe. En 1260, KOUBILAI KHAN, petit-fils de GENGIS KHAN, établit sa capitale à Pékin et réduit par la conquête la dynastie Song (960-1279), repliée dans le sud de la Chine. Il fonde sa propre dynastie, mongole mais au nom chinois, celle des Yuan (1279 -1368).
Or, dès le milieu des années 1260, KOUBILAI KHAN s’intéresse au Japon et à ses richesses supposées, désirant achever de dominer toute l’Asie. La demande de soumission formulée par une ambassade envoyée dans l’île de Kyushu est ignorée par l’administration du jeune HOJO Tokimune, régent du bakufu de Kamakura de 1256 à 1284. Néanmoins, celui-ci organise la défense de l’archipel nippon en vue d’une attaque mongole. Une première tentative d’invasion survient en 1274. Neuf cents bateaux et vingt-cinq mille soldats mongols et auxiliaires chinois et coréens ravagent les îles de Tsushima et d’Iki avant de débarquer dans le nord du Kyushu. Après les premiers combats, une tempête oblige les envahisseurs à se retirer vers la péninsule coréenne, d’où ils étaient venus.
En 1281, une nouvelle flotte adverse de quatre mille navires et cent quarante mille hommes rejoint le Kyushu septentrional. Les Japonais se sont préparés à cette deuxième confrontation, notamment en bâtissant sur les plages un mur peu élevé mais suffisant pour gêner les manoeuvres de la cavalerie ennemie. Cependant, les Mongols auraient sans doute triomphé sans la nouvelle intervention providentielle d’un typhon. Ce « vent des dieux » (kamikaze) détruit leur impressionnante armée.
3. Dans les domaines de la Politique et de l’Armée : Pilote d’un avion japonais qui, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, participait à une mission suicide en s’écrasant sur une cible ennemie.
- L’avion était chargé d’explosifs et le pilote acceptait de perdre la vie. La cible ennemie était généralement un navire américain ou allié.
L’emprunt au japonais kamikaze désigne une réalité historique propre à la culture japonaise. Il est acceptable en vertu des critères de traitement de l’emprunt linguistique en vigueur à l’Office québécois de la langue française.
On rencontre parfois le terme avion-suicide, l’avion et son pilote ne faisant qu’un, mais ce terme ne saurait s’appliquer spécifiquement au pilote.
Équivalent en anglais : kamikaze.
4. Dans les domaines de la Sociologie et de la Politique : Personne qui, au nom d’une cause politique, religieuse ou sociale, commet un attentat terroriste en acceptant délibérément de provoquer sa propre mort du même coup.
- Kamikaze est un terme d’origine japonaise qui s’inscrit dans la norme sociolinguistique du français au Québec. Il est acceptable en vertu des critères de traitement de l’emprunt linguistique en vigueur à l’Office québécois de la langue française. En outre, le terme kamikaze n’est pas critiqué et il est en usage dans toute la francophonie depuis le milieu du XXe siècle. Son sens historique de « pilote d’un avion de chasse japonais qui, lors de la Deuxième Guerre mondiale, avait pour mission de s’écraser sur une cible ennemie » est à l’origine de l’extension de sens du présent concept.
Termes privilégiés : kamikaze (nm ou nf), auteur d’attentat-suicide (nm), auteure d’attentat-suicide (nf).
Équivalents en anglais : suicide bomber, human bomb.
5. Il serait peut-être plus raisonnable de cantonner le mot « kamikaze » au domaine de l’Histoire du Japon (période de Kamakura) et, par extension, au domaine de la Seconde Guerre mondiale (Pacifique). En effet, le français a ses propres mots (en fonction du registre de langue et du contexte : conducteur téméraire, avion-suicide, pilote suicidaire, terroriste suicidaire, bombe humaine, bombe corporelle, etc.) pour exprimer les autres concepts qui, par analogie et affaiblissement, y sont associés.
6. Interrelation culturelle : Nous pouvons citer, entre autres, le roman Kosaburo, 1945 de Nicole Roland, publié en 2011 et le livre Kamikazes de Pierre-François Souyri et Constance Sereni, publié en 2015.
S : 1. DAF – https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9K0025 (consulté le 15.11.2015) ; CNRTL – https://www.cnrtl.fr/definition/kamikaze (consulté le 26.12.2015). 2. Takedaryu – http://www.takedaryu-carcassonne.chez-alice.fr/kamakura.htm (consulté le 15.11.2015). 3 et 4. GDT – http://goo.gl/l1S4hx ; http://goo.gl/ksibvb (consulté le 2.03.2016). 5. Franceinfo – http://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/jt-de-20h-du-mercredi-18-novembre-2015_1170223.html (minute 28:36) ; FCB. 6. Critlibres – http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/26202 (consulté le 21.11.2015) ; UNIGE – http://www.unige.ch/lettres/estas/japonais/publications/Kamikazes.html (consulté le 21.11.2015).
SYN :
S :
RC : chrysanthème, typhon.