exil
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CG : nm

S : Libé – https://urlz.fr/8Kx4 (consulté le 10.02.2017) ; CEAF – http://ceaf.ehess.fr/index.php?676 (consulté le 10.02.2017).

N : 1. XIe siècle, exill, au sens de « détresse, tourment » ; XIIe siècle, eisel, essil, eissil, au sens de « bannissement » ; refait au XIIIe siècle. Issu du latin exsilium, « exil ».
Situation d’une personne qui a été condamnée à vivre hors de sa patrie, en a été chassée ou s’est elle-même expatriée. Condamner à l’exil, envoyer en exil, frapper d’exil. Prendre le chemin de l’exil. Un exil volontaire. Revenir d’exil. Ovide et Sénèque connurent tous deux l’exil. Spécialt. Le retour d’exil, le retour de Napoléon Ier de l’île d’Elbe, en 1815.
2. L’exil, qui consiste en la privation d’un lieu propre pour un individu ou un peuple, se révèle comme perte de l’origine. Cette détermination a priori négative n’atteint pas seulement le corps, mais aussi la conscience dont est dévoilée alors la structure ontologique fondamentale. La conscience se manifeste en effet comme faculté de se projeter au-delà de son lieu propre. Pour vivre, elle doit s’exiler. Mais puisque le concept d’exil inclut celui du retour, il appert que l’exil de la conscience annonce également l’avenir de retrouvailles avec l’origine, c’est-à-dire Dieu.
3. L’exil est vécu comme une coupure, une fracture, une perte. Et nombreux sont les individus qui, ayant expérimenté l’exil, ont fait état de cette perte qui n’est pas anodine. Et comment le serait-elle, puisque l’objet que l’on pleure dans l’exil, c’est le lieu de son origine, celui qui nous a vu naître, ce lieu duquel nous nous sommes arrachés pour fêter notre rencontre avec le soleil. Ce que nous perdons dans l’exil, c’est le sens de cette rencontre inédite entre un individu et la vie : l’exilé n’a plus devant ses yeux la raison totale de son existence, il n’en a que des bribes, des séquences, des souvenirs… L’exilé est un homme déraciné qui vit son exil comme s’il goûtait la mort. L’exil, en effet, dépasse et de loin, la modique question de l’appartenance. L’exilé ne pleure pas une parcelle de terre qui, de fait, ne lui appartient plus, mais il pleure ce rapport à l’être qu’il a perdu et qui le définissait.

S : 1. DAF – https://urlz.fr/8Kx6 (consulté le 10.02.2017). 2 et 3. OPENEDITION – https://leportique.revues.org/519 (consulté le 10.02.2017).

SYN :
S :

RC : banni, -ie, exilé, -ée, exode, expatriation.