CG : nm
S : FR3 – http://urls.fr/d2F (consulté le 16.05.2016) ; AMNFR – http://urls.fr/d2G (consulté le 31.10.2018).
N : 1. XXe siècle. Composé de bidon et de ville.
Agglomération hétéroclite de logements précaires et dépourvus d’équipements, construits à proximité d’une grande ville avec des matériaux disparates provenant le plus souvent de récupérations, et où s’entasse une population qui n’a pu se loger ailleurs.
2. Le terme « bidonville » fut d’abord utilisé à Casablanca à partir de la fin des années 1930, pour nommer les quartiers de baraques construites par des ruraux dans la périphérie de la ville à l’aide de matériaux de récupération, notamment de vieux bidons découpés. Peu à peu, il a désigné tous les habitats précaires et spontanés de ce type. Selon les pays, le terme a des équivalents variés : slums en Inde (terme retenu par les Anglo-Saxons), favelas au Brésil, colonias populares (« colonies populaires ») au Mexique, villas miserias (« villes misères ») en Argentine, barriadas (« quartiers des faubourgs ») puis pueblos jóvenes (« villages jeunes ») et finalement asentamientos humanos (« établissements humains ») au Pérou, poblaciones callampas (« peuplements -qui poussent comme des- champignons ») au Chili, umjondolo en Afrique du Sud, shammasa au Soudan, iskwaters aux Philippines…
L’histoire du terme anglo-saxon slum rend compte de l’image sociale des habitations très pauvres : apparu vers 1824 à Londres pour désigner une pièce dans une maison délabrée, le mot désignait aussi à la même époque le racket, puis il en vint à désigner vers 1850 les lieux où se pratiquaient la prostitution, avant d’entrer, à la fin du XIXe siècle, dans l’expression to go slumming, qui indiquait que l’on pratiquait une activité charitable. Le bidonville serait ainsi un lieu infâme dans lequel se répandent toutes sortes de maux sociaux, du vol à la prostitution, et seule la charité pourrait en venir à bout.
3. Les flux de populations, parfois démunies, attirées vers les grandes villes et les métropoles sont toujours alimentés par la croissance démographique et par la poursuite de l’exode rural. Ces populations peuvent alors s’installer dans des bidonvilles, terme qui désigne un ensemble d’habitations précaires, dans des secteurs non viabilisés, généralement faites de matériaux de récupération et dont les habitants ne possèdent pas de titre de propriété. À l’origine, il désignait les « maisons en bidons » bricolées par les migrants des campagnes vers les villes marocaines. Ailleurs dans le monde on parlera de shanty town ou slum (Etats-Unis), de favelas (Brésil), de barriadas (Pérou), barrios de ranchos (Venezuela), etc.
Le bidonville résulte d’une occupation de fait, illégale, du sol dans les secteurs des périmètres urbains ou suburbains considérés comme inutilisables, dangereux, plus ou moins insalubres (fortes pentes, zone inondable et lagunes, décharge, etc.) et laissés vacants. L’apparition de ces constructions est souvent rapide, parfois en une nuit, afin de prendre de court les autorités.
4. Les mots favela et gourbiville, parfois utilisés comme synonymes du mot français « bidonville », correspondent aux concepts du « bidonville brésilien » et du « bidonville d’Afrique du Nord » respectivement.
5. Dans les pays en développement, un peu plus de 862 millions de personnes vivent dans des bidonvilles en 2012, selon le rapport 2012/2013 du programme des Nations Unies pour l’Habitat.
S : 1. DAF (consulté le 8.07.2015). 2. Larousse.fr – http://urls.fr/d2I (consulté le 16.05.2016). 3. Géoconfl – http://urls.fr/d2A (consulté le 16.05.2016). 4. DSNCR p. 111 ; FCB. 5. OdI – http://urls.fr/d2H (consulté le 8.07.2015).
SYN :
S :
RC : aide humanitaire, camp de réfugiés, conditions insalubres, développement durable, établissement humain, taudis.