fier-à-bras
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S : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/01/20012016Article635888708843291340.aspx (consulté le 18.03.2016) ; http://blog.mondediplo.net/2015-09-19-Asterix-et-les-fier-a-bras-en-Syrie (consulté le 18.03.2016).

N : 1. n. m. (pl. Fiers-à-bras ; au pluriel comme au singulier, se prononce fièrabra). XIVe siècle. De Fierabras, personnage de géant sarrasin dans des chansons de geste. Fanfaron ; faux brave. Jouer les fiers-à-bras.
2. Étymol. et Hist. Ca 1330 Fierabraz « fanfaron » (G. de Roussillon, éd. E. B. Ham, 4650). Tiré de Fierabras, nom propre d’un géant sarrasin des chansons de geste ; titre d’une chanson de geste de ca 1180 du nom du héros. L’étymol. du mot est controversée : la trad. lat. fera brachia « bras redoutables » du moy.-âge, est peut-être une interprétation de savant (v. l’éd. de A. Krœber et G. Servois, pp. XI-XII).
Fam., péj. Homme qui fait étalage d’exploits imaginaires, en simulant la bravoure.
P. ext. Homme sans compétence particulière qui se donne des airs avantageux, plastronne.
3. Dans le domaine du travail > conflit du travail : Personne qui est spécialement embauchée par un employeur ou un syndicat en vue de se livrer à des actes de violence durant un conflit de travail afin d’intimider la partie adverse. Syn. : gorille. Équivalent anglais : muscle-man.
4. Interrelation culturelle : Les grammairiens pensent que le nom de fierabras a été formé par altération de la phrase il fiert à bras, dans laquelle fiert est la troisième personne du présent indicatif du verbe férir, frapper ; et en conséquence de cette opinion, ils posent en règle qu’il doit présenter dans sa contexture graphique les trois éléments dont il se compose, liés l’un à l’autre par des traits d’union, de la manière suivante : fier-à-bras.
Mais une telle étymologie et une telle orthographe, quoique adoptées par l’Académie, ne sauraient prévaloir raisonnablement, car elles ne sont fondées que sur une hypothèse qu’aucun fait ne vient justifier.
Fierabras a dû sa première origine à la combinaison de l’adjectif et du substantif latin ferrea brachia, bras de fer, dont voici les transformations successives. De ferrea brachia la latinité corrompue fit ferrebracchia, mot cité dans le Glossaire de Ducange, et employé dans nos plus anciennes chroniques pour désigner des guerriers forts et vaillants, parmi lesquels nous citerons Baudouin, comte de Flandre, sous le règne de Charles le Chauve, Guillaume, fils de Tancrède de Hauteville et frère de Robert Guiscard, et Guillaume IV, comte de Poitou.
À ferrebracchia la langue romane substitua ferabras, qui, dans l’épopée chevaleresque du cycle de Charlemagne, devint le nom d’un géant sarrasin, héros d’un poème dont il n’est resté qu’une seule copie qu’on a imprimée à Berlin. Ferabras fut enfin remplacé par fierabras, qui, dans le livre des Douze pairs, se trouve appliqué au même géant sarrasin, et dans le manuscrit en vers des Miracles de la Vierge, est une dénomination du diable. Fera dans ferabras et fiera dans fierabras sont des adjectifs qui ont été conservés dans quelques patois méridionaux où l’on appelle une fourche de fer fourca fera et fourca fiera, expression que La Fontaine a reproduite dans sa fable intitulée Le loup, la mère et l’enfant.
Tous ces faits établissent, semble-t-il, d’une manière incontestable que les grammairiens ont erré complètement lorsqu’ils ont prétendu que fierabras était formé de trois mots, et qu’il devait s’écrire en trois mots.

S : 1. DAF (consulté le 29.07.2014). 2. TLF (consulté le 29.07.2014). 3. GDT – http://www.granddictionnaire.com/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=8882734 (consulté le 21.03.2016). 4. http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article7485 (consulté le 29.07.2014).

SYN : bravache, fanfaron, matamore, rodomont (littér.), crâneur, poseur. (en fonction du domaine et du contexte)

S : TLF (consulté le 29.07.2014) ; FCB.