écoféminisme
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CG : (nm)

S : OPENEDITION – https://journals.openedition.org/traces/5454 (consulté le 11.11.2020) ; Ballast – https://www.revue-ballast.fr/lecofeminisme-quest-ce-donc/ (consulté le 11.11.2020).

N : 1. Terme composé du préfixe « éco » (du grec oikos, qui signifie « maison » ou « habitat » ; il a d’abord permis de former des mots comme économie et écologie ; de nos jours, le préfixe éco– est surtout utilisé pour former des néologismes liés à l’environnement, comme écoanxiété et écoculpabilité) et du mot « féminisme » (XIXe siècle. Formé sur le radical du latin femina, « femme » ; mouvement revendicatif ayant pour objet la reconnaissance ou l’extension des droits de la femme dans la société).
– Le terme a été introduit en 1974 par une Française, Françoise d’Eaubonne (1920-2005) dans son ouvrage Le Féminisme ou la mort, mais c’est dans le monde anglophone que l’idée s’est développée jusqu’à former un courant indépendant.
2. La rencontre des consciences féministe, écologique, pacifiste et animiste dans un 21ème siècle où il devient essentiel de revoir notre compréhension de la place de l’humanité sur notre terre. Il ne s’agit pas seulement de la conservation des espèces menacées, mais aussi d’allier le souci de justice envers les humains à l’écologie sociale.
3. Apparu dans les années 1980, l’écoféminisme a mis au cœur de sa réflexion les connexions qui existent entre la domination des hommes sur la nature et celle qu’ils exercent sur les femmes. Il s’agissait de faire entendre les voix des femmes au sein d’une éthique environnementale qui s’était jusque-là préoccupée des rapports entre l’homme et la nature, sans se demander de quel homme il s’agissait. On ne peut pas parler de la nature sans parler des femmes.
4. Initialement l’écoféminisme est un ensemble de luttes politiques dans lesquelles la définition même du « politique » est réinventée : non plus un jeu de domination mais le besoin et le désir, manifestés avec peur et colère, d’un changement social et culturel radical en faveur de la vie et contre l’exploitation et la guerre. Ce nouveau « politique » est intrinsèquement non-violent, non-hiérarchique ; il se mène hors des sphères politiques institutionnelles (mais non sans s’adresser à celles-ci) ; collectif, il prend en charge les notions d’émotions et, même, de spiritualité.
5. Une des raisons de la naissance de l’écoféminisme dans le Sud est justement la grande baisse de la qualité de vie de millions de femmes qui doivent maintenant marcher de nombreux kilomètres pour trouver de l’eau ou du bois pour leur foyer car leur terres sont vouées au marché mondial.
6. La culture dite « moderne », à ses débuts et au cours de son développement, a fait le geste conceptuel de séparer et de mettre à distance, une sphère seulement humaine d’une autre sphère, celle de la « nature », en dévaluant cette dernière dans un but de contrôle et d’exploitation. Dans ce même geste de séparation, une partie de l’humanité, les femmes, a été repoussée dans la sphère de la « nature » — par conséquent, elles ont été exploitées de la même manière que les terres, les fleuves, les animaux, les plantes, dans un rapport de sujet à objet, d’actif à passif, d’esprit à matière, etc. La distinction de ces deux grands ordres, « nature » et « culture », disent les écoféministes, est ce qui a permis la culture de guerre et de destruction qu’elles refusent.
7. Il y a des points communs entre ce qui a été appelé « citoyenneté éco- logique » comme forme souhaitable d’habiter le monde et l’« éthique du soin» étudiée par la théorie féministe des dernières années. Les deux sont des modèles de coopération, de responsabilité et les deux proposent l’abandon de la tyrannie de la logique égoïste et marchande.
8. Carolyn Merchant, notamment, publia en 1980 un livre intitulé The Death of Nature. Women, Ecology and the Scientific Revolution. Elle y montrait comment la vision mécanique de la nature avait, au xviie siècle, supplanté la très ancienne vision organiciste d’une nature féminine, et elle étudiait les conséquences morales de ce changement. De l’Antiquité à la Renaissance, la Terre a été vue comme un grand vivant, ou, plus précisément, comme une mère nourricière qui portait la vie en son sein ; même les minéraux étaient considérés comme des produits vivants qui poussaient dans le ventre de la Terre et s’y régénéraient. À cette image positive d’une mère bienveillante, de fortes contraintes morales étaient associées : on ne poignarde pas sa mère, on ne lui perce pas les entrailles pour en extraire de l’or, on ne mutile pas son corps.

S : 1. BtB – https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/clefsfp/index-fra.html?lang=fra&lettr=indx_catlog_e&page=9T0V131tgtJw.html (consulté le 13.11.2020); DAF – https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9F0434 (consulté le 13.11.2020); BALLAST – https://www.revue-ballast.fr/lecofeminisme-quest-ce-donc/ (consulté le 11.11.2020). 2. AliciaP – http://tratarde.org/wp-content/uploads/2013/04/brochure-ecofeminisme-herrero-puleo-2013.pdf (p. 02) (consulté le 11.11.2020). 3. OPENEDITION – https://journals.openedition.org/traces/5454# (consulté le 11.11.2020). 4. BALLAST – https://www.revue-ballast.fr/lecofeminisme-quest-ce-donc/ (consulté le 11.11.2020). 5. AliciaP – http://tratarde.org/wp-content/uploads/2013/04/brochure-ecofeminisme-herrero-puleo-2013.pdf (p. 03) (consulté le 11.11.2020). 6. BALLAST – https://www.revue-ballast.fr/lecofeminisme-quest-ce-donc/ (consulté le 11.11.2020). 7. AliciaP – http://tratarde.org/wp-content/uploads/2013/04/brochure-ecofeminisme-herrero-puleo-2013.pdf (p. 04) (consulté le 11.11.2020). 8. OPENEDITION – https://journals.openedition.org/traces/5454# (consulté le 11.11.2020).

SYN : féminisme écologique

S : OPENEDITION – https://journals.openedition.org/traces/5454# (consulté le 11.11.2020)

RC : développement durable, développement humain, droits de l’homme, éducation sociale, environnement, égalité des chances, justice sociale, patriarcat.