diphtérie
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CG : nf

S : OMS – https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/diphtheria (consulté le 14.04.2024) ; SPF – https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-a-prevention-vaccinale/diphterie (consulté le 12.03.2021).

N : 1. XIXe siècle, diphtérite. Dérivé du grec diphthera, « peau, cuir, parchemin, membrane ».
Pathologie. Maladie infectieuse et contagieuse, due au bacille diphtérique et caractérisée par la formation de fausses membranes sur certaines muqueuses, notamment sur celles de la gorge (angine diphtérique), sur celles du larynx (croup), ainsi que par des manifestations toxiques. La diphtérie a été vaincue par la vaccination.

1817 diphtérite (P. BRETONNEAU, Notice sur l’emploi thérapeutique de l’alun dans la diphtérite ds Lar. 19e, s.v. Bretonneau) ; 1855 diphtérie. I. diphtérite terme forgé par le médecin fr. P. Bretonneau (1771-1862) à partir du gr. diphthera « membrane », refait en diphtérie ; II. avec suff. -ie* (le suff. en -ite* indiquant la maladie affectant une partie du corps : bronchite, laryngite).

. Dénomination créée en 1826 par Pierre Fidèle Bretonneau (1778-1862), médecin clinicien français, membre de l’Académie de médecine.

2. Due à Corynebacterium diphtheria ou bacille de Klebs-Löffler (ou Loeffler), la diphtérie classique est une maladie contagieuse associant la présence de fausses membranes sur certaines muqueuses rhino-pharyngées à des signes d’intoxication plus ou moins graves dus à une exotoxine, la toxine diphtérique.
A la suite d’une incubation de 2 à 5 jours, la forme la plus habituelle est l’angine diphtérique commune, dans laquelle les fausses membranes adhérant aux tissus sous-jacents, intéressent surtout le pharynx, les amygdales et la luette. Cette angine s’accompagne d’une fièvre modérée, d’un malaise général intense, d’une anorexie. En l’absence de traitement précoce, elle peut évoluer vers le croup, dû à l’extension des fausses membranes au palais, au larynx et à l’arbre respiratoire conduisant à l’asphyxie ou vers l’angine maligne liée à l’imprégnation par la toxine et dont le pronostic est très sévère. Elle s’accompagne alors de pâleur, d’une prostration, d’une tachycardie, d’une stupeur voire d’un coma, alors que la fièvre reste modérée. L’action de la toxine concerne surtout le myocarde, le système nerveux périphérique et les reins. Les formes malignes comportent donc des paralysies du voile du palais ou de l’accommodation survenant précocement, souvent d’un œdème du cou et d’adénopathies ; plus tardivement surviennent des polynévrites (entre la première semaine et le premier mois), des paralysies touchant les membres les nerfs crâniens ou le diaphragme, ou encore une myocardite, une insuffisance rénale. Il existe aussi une thrombopénie et une protéinurie.
Le mécanisme physiopathologique des troubles neurologique est une dégénérescence segmentaire périaxile touchant les gaines myéliniques.
L’antibiothérapie précoce (pénicilline G, macrolides) permet la guérison.
La vaccination par l’anatoxine diphtérique a éliminé cette maladie de nombreux pays. En France, où la déclaration est obligatoire ainsi que la vaccination avant l’âge de deux ans, il n’y a plus de cas autochtone depuis 1990. La diphtérie réapparaît si la couverture vaccinale est insuffisante (inférieure à 60-70%). Une épidémie en Russie et dans les pays de l’Europe de l’Est, entre 1990 et 1996, a entraîné plus de 250 000 cas et des milliers de décès. Des cas sporadiques ou épidémiques surviennent encore dans des pays où la couverture vaccinale ne peut être assurée, notamment en cas d’insécurité. On estime à 4 500 le nombre des cas de diphtérie survenus en 2015.
Les infections par Corynebacterium ulcerans et C. pseudotuberculosis se traduisent par des diphtéries cutanées habituellement assez bénignes et non contagieuses.

3. Toxi-infection contagieuse et peu immunisante, due à Corynebacterium diphteriae.

4. La maladie, qui frappe essentiellement l’enfant, se traduit par une angine ou une laryngite et par des manifestations toxiques affectant principalement le myocarde et le système nerveux périphérique.

5. Maladie infectieuse spécifique provoquée par Corynebacterium diphteriae ou bacille de Loeffler. Infecte surtout le pharynx et le larynx en donnant naissance à des pseudomembranes grisâtre ainsi que à de puissantes exotoxines qui provoquent une toxémie sévère et attaquent le myocarde. Prévenue par une anatoxine qui doit être injectée dans la première enfance et être suivie de rappels.

6. Interrelation culturelle : La diphtérie (1927), film réalisé par Jean Benoit-Lévy.

S : 1. DAF – https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9D2579 (consulté le 14.04.2024) ; DAM – https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=dipht%C3%A9rie (consulté le 14.04.2024) ; AcadSc – https://www.academie-sciences.fr/pdf/eloges/bretonneau_notice.pdf (consulté le 14.04.2024) ; TLF – http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?11;s=3927281265;r=1;nat=;sol=0; (consulté le 14.04.2024). 2. DAM – https://www.academie-medecine.fr/le-dictionnaire/index.php?q=dipht%C3%A9rie (consulté le 14.04.2024). 3 à 5. GDT – https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/8443750/diphterie, https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/17581870/diphterie (consulté le 14.04.2024). 5. Gensciné – http://www.lesgensducinema.com/biographie/BenoitLevyJean.htm (consulté le 25.07.2014).

SYN :
S :

RC : anticorps, bactérie, triple vaccin.