armistice
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CG : nm

S : Ministère de la Défense – http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/Nouvel-article,194.html (consulté le 4.11.2014) ; CPM – http://www.cmp-cpm.forces.gc.ca/dhh-dhp/od-bdo/di-ri-fra.asp?intlopid=264&cdnopid=312 (consulté le 4.11.2014).

N : 1. Emprunté au latin médiéval armistitium, formé du latin arma (arme) et de statio « état d’immobilité ». Première utilisation en 1680 dans les traités de guerre et de paix et dans quelques gazettes.
Suspension totale ou partielle des hostilités entre deux armées, en particulier pour permettre au pays qui en fait la demande d’étudier les conditions de fin de guerre de l’adversaire.
2. XVIIe siècle. Arrêt provisoire des hostilités convenu entre des belligérants. Conclure un armistice. Signer un armistice. Dénoncer, rompre l’armistice, y mettre fin. Un armistice de quelques jours. La commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918.
3. L’armistice est une convention militaire qui prévoit la suspension des hostilités sur tout le théâtre de la guerre, souvent pour une durée indéterminée. Il ne faut pas confondre l’armistice et le cessez-le-feu avec l’accord de paix. Ils ne signifient pas la fin des hostilités, mais constituent une trêve temporaire et ne mettent pas fin, juridiquement, à l’état de guerre.
Exemples :
– L’armistice entre l’entente et les puissances centrales du 11 novembre 1918 ;
– L’armistice entre la France et l’Allemagne du 22 juin 1940.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’expression de « cessez-le-feu » a été ajoutée à une liste longtemps utilisée pour indiquer les différentes façons de cesser ou de suspendre les hostilités. Cette liste comprenait jusque-là la suspension des hostilités, la capitulation et l’armistice.
N’ayant pas vocation à entraîner une cessation durable des hostilités, ce type de trêve se caractérise le plus souvent par sa finalité humanitaire et son caractère circonstanciel et temporaire. La notion de suspension d’armes, qui lui est proche, est comparable à celle de trêve humanitaire.
4. Différence entre armistice et capitulation : Armistice et capitulation mettent fin aux combats, la signification et les conséquences en sont différentes.

  • La capitulation est une décision militaire, reconnaissance d’une défaite majeure. Cette décision peut être prise par un chef d’armée ; c’est une décision lourde de conséquence, pour l’armée concernée (mise hors de combat), pour le territoire voire le pays tout entier (prise de place forte, etc.)… et pour le chef qui capitule : la capitulation peut être considérée comme un acte de trahison, puni de mort. La capitulation transfère le pouvoir à l’armée ennemie sur le territoire concerné, qui peut aller d’une ville (capitulation d’une garnison) au pays tout entier, en passant par une province (ex : capitulation de Montréal). Les vainqueurs peuvent organiser leur administration à leur guise. Sur le plan de la politique intérieure du vaincu, la responsabilité de l’armée perdante est symboliquement engagée.
  • L’armistice est une décision politique. L’armée est toujours en état ou en train de combattre (au moins officiellement et théoriquement). C’est la négociation politique qui fixe le résultat (selon que l’armistice est offert ou demandé, les conditions de l’armistice, etc.). Même si la situation militaire est telle que tout ou partie du territoire est occupé par l’ennemi, il reste théoriquement sous administration du vaincu (sous réserve des pressions et exigences de l’occupant, évidemment). En outre, alors qu’une capitulation implique nécessairement qu’il y a un vaincu, un armistice est possible entre belligérant dont aucun n’emporte la décision. Ainsi, et grosso modo, la capitulation transfère le pouvoir politique du vaincu à l’armée ennemie, alors que l’armistice ne change pas les pouvoirs internes (mais change bien sûr les rapports de force, tant vis-à-vis des autres belligérants qui peuvent imposer leurs souhaits par la force, qu’en interne, pouvant conduire à des révolutions ou coups d’état).

5. La suspension d’armes est une convention qui intervient, pour une courte durée, entre chefs d’armées, de corps d’armée ou de détachements et qui ne s’applique qu’à des point déterminés du théâtre de la lutte. Cette convension se conclut pour des intérêts pressants, mais limités, tels que : enlèvement des blessés, inhumation des morts, célébration d’une cérémonie comme les funérailles de Marceau en 1796, ou pour permettre au commandant des troupes de demander et de recevoir des ordres de ses supérieurs. Ces sortes de suspensions d’armes sont en général demandées par les parlementaires.
L’armistice est une convention plus générale, d’une durée plus étendue, d’un caractère à la fois politique et militaire, par laquelle les belligérants conviennent de suspendre les hostilités.
L’armistice est conclu par les chefs d’armées, soit par les représentants diplomatiques, délégués à cet effet par les gouvernements respectifs, dont la ratification est nécessaire, à moins qu’ils n’aient donné de pleins pouvoirs formels et spéciaux.
Un armistice a, presque toujours, pour but de faciliter la conclusion de la paix.
6. L’armistice est une convention militaire qui prévoit la suspension des hostilités sur tout le théâtre de la guerre, souvent pour une durée indéterminée. Il ne faut pas confondre l’armistice et le cessez-le-feu avec l’accord de paix. Ils ne signifient pas la fin des hostilités, mais constituent une trêve temporaire et ne mettent pas fin, juridiquement, à l’état de guerre.
L’armistice se distingue de la simple suspension d’armes, de très courte durée et résultant d’un accord entre les commandants des troupes en présence, tandis que l’armistice, tout en ayant un caractère temporaire, est de plus grande durée, a d’ordinaire un cadre d’application plus étendu, des effets plus larges et, suivant les circonstances, résulte d’un accord conclu par les commandants militaires ou par les représentants des pouvoirs politiques.
7. Cooccurrences ou collocations :

  • Substantif + adjectif : immédiat, sans condition.
  • Verbes + substantif : accepter, accorder, conclure, demander, dénoncer, imposer, observer, obtenir, offrir, prolonger, proposer, refuser, rompre, signer, solliciter, violer un/l’armistice.

8. Interrelation culturelle : René Char a écrit Feuillets d’Hypnos (1943 – 1944), un recueil de poésie qui narre son expérience lors de la Résistance française, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Citons un de ces vers : « Cette guerre se prolongera au-delà des armistices platoniques ». Le concept d’armistice platonique, inventé par l’auteur, soulève la possibilité de la continuité des conflits armés au-delà des armistices. Selon René Char, ces derniers ne sont jamais définitifs puisqu’une guerre restera toujours ancrée dans la conscience des individus.

S : 1. TLF (consulté le 18.05.2015). 2. DAF (consulté le 18.05.2015). 3. MDCA – file:///Users/Fer/Downloads/Manuel_de_droit_des_conflits_armes.pdf (consulté le 7.11.2014). 4 et 5. MDIP p. 687. 6. UNTERM – http://unterm.un.org/dgaacs/unterm.nsf/8fa942046ff7601c85256983007ca4d8/f68e4ebaa5ee161385256a9d005f6773?OpenDocument (consulté le 8.11.2015). 7. DC – http://www.btb.termiumplus.gc.ca/cooc-srch?lang=fra&srchtxt=armistice&i=&lettr=&cur=1&nmbr=&comencsrch.x=0&comencsrch.y=0 (consulté le 18.05.2015). 8. RENECHAR p. 241.

SYN :
S :

RC : amnistie, cessez-le-feu, maintien de la paix.